
Nous sommes partis le 1er Janvier 2018. A 15h15. Je n’oublierai jamais la peur qui me tordait les boyaux en même temps que la joie soutenait mes pas. Un an que nous préparions ce grand projet, ce voyage de plus de 6 mois. Nous avions posé un congé sabbatique, et le retour était prévu pour courant juin. Nous sommes finalement revenus le 14 juillet 2018 vers 8h du matin. Alors, pas trop dur le retour ?
A l’heure où je débute cet article, nous avons repris notre vie Parisienne depuis pas loin de 4 mois. Ce retour, comme la préparation, comme le grand départ, comme le voyage lui même, m’a fait passer par toutes les phases. Je parle en mon nom : oui, il a été, et il est encore dur ce retour. On ne vous ment pas quand on vous dit qu’un pareil voyage vous remue, voir vous transforme. Ni lorsque l’on vous dit que le retour va être rude.
Alors, pas trop dur ce retour ?
C’est rude à la descente de l’avion. Au bout de 6 mois et demi, j’avais envie de revenir en France, manger de la baguette, besoin de me poser et de me reposer quelques semaines, arrêter de prendre des bus, des bateaux, des mini-vans, d’organiser l’étape d’après, de me demander où nous allions dormir, à quel prix, dans quelles conditions. Mais à la descente de l’avion, la pensée qui m’a étreinte et étranglée c’est ce fameux « C’est terminé« . Et oui, ce voyage, ce projet qui nous a tenu des mois durant, c’était terminé, la page allait se tourner. Pour vous dire, en écrivant ces mots, j’ai les larmes dans la gorge. Parce qu’à la descente sur le tarmac, c’est à la montée dans l’avion ce 1er janvier que je pensais. A cette angoisse et cette joie mêlée. A cette chance incroyable que nous avions et cette aventure qui commençait. Alors oui, ce 14 juillet, la nostalgie prédominait.

Et puis il y a eu la confusion. On est rentrés, constatant avec plaisir que notre appartement loué pendant ces 6 mois était en parfait état. On a sorti quelques affaires. Et on a repris nos vies durant l’été, avant de reprendre la voie du travail. Et la confusion m’a accompagnée. Je me trompais de sens dans le métro, ne trouvais plus mon chemin dans Paris. Je n’avais même plus envie de parcourir les rues de cette capitale que j’aime tant, pourtant. J’ai été heureuse de revoir mes amis, mais raconter le voyage me paraissait pénible, vide par rapport au sens qu’il m’a apporté. « Alors c’était bien ce voyage? » Non, ce n’était pas bien. C’était dingue. C’était trop d’émotions, et je ne suis pas parvenue à les restituer. De toute façon, c’est finalement très personnel un voyage, et puis nos proches nous avaient suivis sur les réseaux sociaux. Alors on en parlait entre nous deux, on se racontait des anecdotes, et on se disait qu’on allait repartir.

4 mois plus tard, j’ai encore mille images dans la tête, des moments de nostalgie intense. Nous avons tous les deux démissionné en chemin, pour nous sentir plus libres durant ce voyage, mais avons tous les deux repris le chemin d’un nouveau job au 1er septembre. La parenthèse s’est refermée mais dans un coin de notre tête flotte toujours l’idée de repartir, avec plus d’assurance, de confiance en nous cette fois-ci. Car on sait que l’on peut le faire.

Mais le retour a du bon
Le retour est dur mais il a du bon. Et puis, on savait bien qu’il fallait revenir. Revenir c’est aussi retrouver les gens, les routines, les lieux que l’on aime. Même si j’ai eu du mal à m’y adapter, à accepter de retrouver mon cocon qui pourtant m’avait manqué, cette ville qui manque de grands espaces et m’a étouffée les premières semaines, s’il a fallu beaucoup bouger durant l’été pour pallier ce retour à la sédentarité, j’apprécie d’être revenue.

D’être revenue un peu plus forte que je ne suis partie. Un peu plus apte à affronter les défis. Un peu plus patiente, aussi. D’avoir pris conscience de notre chance, de notre confort de vie, mais aussi, et de manière plus aiguë, du non sens et de l’ineptie de notre société de consommation, du mal que l’on fait à notre environnement. Je suis revenue, comme beaucoup de voyageurs, bien plus sensible à l’humain, à l’animal et au règne végétal. Au vivant. Voyager a accru notre empreinte carbone, c’est vrai, mais aussi notre volonté d’œuvrer dans un sens plus juste, et plus en accord avec nos valeurs. J’étais déjà végétarienne, nous sommes revenus végétaliens. Ça ne sauvera peut être pas le monde, mais c’est essentiel pour nous.

Je suis revenu avec un couple beaucoup plus fort. Depuis nous avons affronté nos non dits, on s’est confié l’un à l’autre, on s’est tout avoué. On a su affronter une tempête qui nous aurait achevé avant ce voyage. Nous étions amoureux avant de partir. Nous sommes revenus deux partenaires de vie, aptes à s’écouter, à s’épauler, à communiquer. Un couple ce n’est pas toujours un lieu de réconfort, mais on a compris que comme le voyage, c’est un moyen de grandir, sortir de sa zone de confort, se confronter à des épreuves et les traverser ensemble.
Et puis revenir, c’est retrouver les siens. Sa famille. Ses amis. Se rendre compte comme on les aime, et comme ils nous aiment aussi.
En résumé … le retour est hard (comme disent les jeunes) mais chaque jour je me félicite de mon courage d’avoir pris cette décision il y a maintenant presque 2 ans, mesure ma chance de l’avoir fait et la transformation qu’il m’aide à opérer, pas à pas, jour après jour.
Cet article est décousu, je vous l’accorde ! Faut dire qu’un retour, ça l’est un peu aussi …

Etes-vous partis en long voyage ? Qu’avez-vous ressenti au retour ? N’hésitez pas à partager …
tes mots sont parfaits ! Je n’aurais pas mieux trouvé ! C’est dur de se remettre dans le rythme sans déprimer. Ca ne m’encourage pas des masses de savoir que c’est encore dur pour toi Faut que j’en fasse un aussi sur ça.
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Et encore je trouve que mes mots n’ont pas assez de sens par rapport à ce que je ressens … C’est pas que la vie a moins de sens une fois rentrés, mais se remettre dans le moule c’est dur. En revanche, tu te sens pas un peu plus forte dans ta vie de tous les jours toi ? Genre quand tu as affronté des bus de nuit et des cafards pendant 6 mois, t’es vaccinée ! hihi
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Pour revenir, il faut d’abord partir et ça c’est une expérience dingue ♥ Très joli texte, écrit avec le coeur et ça se ressent ! 🙂
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Effectivement, partir c’est aussi mieux revenir (e t peut être mieux repartir pour certains !). En tout cas c’est quelque chose qui reste dans le cœur et dans la tête. Tu en sais quelque chose 😉
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Wouah ton article m’a émue ! Je vais certainement passer par ces phases. Ça fait un peu plus de trois mois qu’on voyage à travers l’Asie du sud-est et on rentre début janvier. Je pense que je serai contente de rentrer et de retrouver mon cocon mais je sais que je ne pourrai pas éviter cette (immense) nostalgie quand la fin arrivera. Du coup, tu m’as encore plus donné envie de bien profiter de chaque instant ! Merci !
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Profitez bien de votre vadrouille, laissez-vous porter par ce moment. Il y a des bonheurs que l’on retrouve au retour, malgré la nostalgie. Et puis ça ne tient qu’à nous de repartir ! Merci pour ta lecture et ton passage ici 🙂
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On rentre dans quelques jours en France après un an en NZ. Ça avait été dur il y a 7 ans de rentrer après un an au Canada et je comprends parfaitement chacun de tes mots. L’important c’est d’avoir des projets proches ou lointain et de profiter de l’endroit où l’on se trouve 😉
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Le souci c’est que tu as une liberté en voyage qui rend accro, car malgré toutes les contraintes, ça reste celles que tu t’es choisies. Et je n’arrive pas pour le moment à me rendre libre et à choisir la vie professionnelle que je souhaite en France. Reste que cette expérience est très forte et que je n’exclus pas de recommencer ! Bon courage à vous, et profitez bien de tous les plaisirs du retour car il y en a !
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C’est toujours difficile le retour, ça prend plus ou moins de temps ! Mais au final, l’envie de repartir domine.
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Arf effectivement, on se dit qu’on repartira, l’envie est bien présente … Difficile de ne pas en avoir envie quand on voit le bonheur et la manière dont ça change la vision de la vie ..!
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Bonjour,
Revenir c’est pour mieux repartir ! Cela fait un an que l’on est en voyage et j’avoue que ce n’est pas tout rose tous les jours. Mais je pense que l’on ne garde que de beaux souvenirs après tout, n’est-ce pas? Bonne suite
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Effectivement, ce n’est pas rose tous les jorus clairement, j’ai pleuré souvent, ‘jétais angoissée par les transitions, le fait de courir partout pur visiter. Je culpabilisais quand on faisait pas grand chose. J’étais fatiguée. Oui … Mais c’était nos contraintes. On se les imposait tout seul et il y a eu tellement de moments forts … Profitez bien, et prenez peut être une pause ? Ça fait du bien aussi 🙂 Très belle journée à vous.
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C’est véritablement un très bel article. Très sincère, très vrai, très beau. On perçoit parfaitement ton émotion, à la fois la nostalgie de tourner une page de sa vie mais aussi le bonheur d’être revenu et d’être revenu grandis ! Nous sommes partis depuis seulement 1 mois et demi et pourtant, je crois que le retour est la chose à laquelle j’ai le plus pensé avant de partir ! Ce n’est une étape facile pour personne (même pour ceux qui avaient vraiment envie de rentrer et qui ne pouvaient pas continuer) et c’est normal ! Comment reprendre le cours des choses après un évènement qui nous a tellement appris et transformés ? On ne peut simplement pas, rien ne sera plus jamais comme avant ! Mais tout peut être aussi plus beau, plus profond, plus vrai grâce à tout ce que l’on aura appris sur nous-même, la vie et la façon dont on souhaite la mener. (Enfin je dis ça, on verra bien où j’en serais à notre véritable retour !). Merci en tout cas, lire de tels articles donnent vraiment l’impression que d’autres personnes partagent les mêmes choses que nous 🙂
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Merci pour ton message 🙂 J’ai eu besoin d’extérioriser. On a regardé quelques photos samedi, j’avais le coeur serré, je me disais que je ne me rendais pas compte à quel point ce que l’on vivait était dingue et en même temps, je pouvais encore ressentir les émotions du moment. 6 mois et demi c’était beaucoup et trop peu à la fois, j’avais grand besoin d’une pause mais pas d’un arrêt et pas envie de reprendre la vie que j’avais laissé. Je suis encore en transition … Mais je rêve de repartir. Profitez bien, de chaque moment, même s’il y a plein de galères, et reposez vous surtout. La fatigue ça pèse au bout d’un moment.
Merci pour ton message ❤
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Merci pour tes conseils !! C’est vrai que parfois, ça nous arrive d’oublier de profiter… Mais tu as raison et je n’oublierai pas ces paroles 😊
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La fin arrive trop vite ( bon, peut être pas quand on voyage 18 mois !!). Très belle journée à vous.
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Merci pour ce bel article sincère. Je comprends l’ambivalence de vos sentiments. Et heureuse de lire que votre couple est sorti renforcé ! Longue et belle vie à vous et plein de voyages…
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Bonjour ! Je pense que le retour d’un long voyage, comme la décision de partir, n’a rien d’anodin. C’est pas évident à gérer et très confus, souvent. Mais il faut voir le positif, il y a un certain confort et qu’est ce qui nous empêche de réitérer l’expérience dans les années à venir ? Merci pour ton message 😀 Très belle journée à toi.
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Au début j’appréhendais pas du tout le retour, j’avais même hâte de retrouver mes proches grandie par cette aventure ! Mais après un peu plus d’un an maintenant je commence à redouter ce retour… Bon il me reste encore un peu de temps avant mais ça sent un peu la fin quand même…
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Tu continues de voyager encore combien de temps avant de rentrer ? Au début aussi je ne l’appréhendais pas, même si certains m’en avaient parlé, comme quoi c’était dur. Mais comme le voyage c’était un vrai challenge pour moi, je me disais que je serai heureuse de retrouver mon canapé. Mais au final, ça fait très très bizarre. Autant de se dire qu’on s’est baladé autant de temps, que de se retrouver sédentaire. J’ai eu du mal à m’en remettre, un voyage ça marque pour toujours, mais rentrer n’est pas une fatalité, il faut mettre à profit les bienfaits du voyage dans la vie de tous les jours ! Courage 🙂
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