Ce jour 30 est symbolique. Il y a maintenant 30 jours que nous vivons confinés. Le « confinement », ce mot que je n’avais jamais employé, rythme le quotidien d’une grande majorité de la population mondiale.  En France toutefois, il a désormais une date de fin : le 11 mai. Qu’est ce que ça change ?

Le lundi 13 avril, Lundi de Pâques, le Président de la République, bien bronzé, nous annonçait que le confinement prendrait fin à partir du 11 mai. Les bambins reprendront progressivement le chemin de l’école, et nous, celui d’une vie « normale ».  Dans ma tête il s’est passé plusieurs choses simultanément. Le première réflexe fut la tristesse de rester encore enfermée, tout le mois d’Avril et une partie de Mai. Ensuite, la joie de pouvoir donner corps à des projets à partir d’une date réelle et tangible. Enfin, la prudence. Il a dit 11 mai, mais je crois bien qu’il a aussi dit « à partir de ».

Psychologiquement, il est bon d’avoir une date. Repousser de 15 jours en 15 jours le terme du confinement donne une impression de jour sans fin qui cause énormément de stress. Avoir une date de fin permet à chacun de s’organiser durant le mois qu’il reste pour éventuellement en profiter. Mais aussi se préparer doucement à une certaine reprise, avec toute la prudence possible. Le 11 mai il n’est pas question d’aller tous se prendre dans les bras et s’embrasser sur les Champs Elysées. Mais, le jour sans fin aura finalement un terme. Alors certes, nous avons déjà passé un mois confiné, c’est un mois de plus, dans un appartement sans balcon cela peut être long.

Pourtant, je me réjouis désormais de ce mois. Il n’aura peut être pas son pareil dans notre vie. Un mois pour profiter de la présence de mon co-worker, de temps pour faire le pain, de moins de pression sociale et d’obligations de toute sorte. J’ai décidé aussi de m’octroyer une ballade si je craquais et avais besoin de l’extérieur, je me détends, j’accepte, et je ne juge plus. Si j’ai émis des jugements, les Parisiens qui quittent Paris, les joggers qui courent tous les jours, maintenant j’ai arrêté. Et je vais mieux. Notre génération  et celle de nos parents, n’ont jamais rencontré une situation pareille, l’anxiété qu’elle cause est énorme, et même les cycles féminins sont pour beaucoup perturbés. Alors, que chacun traverse cette période le plus sereinement et prudemment possible, c’est désormais tout ce qui m’importe.

Je ne sais pas ce que sera l’après. Il est encore très flou. Une pandémie pareille ne s’éteint pas en 2 mois, il nous faudra encore beaucoup de courage par la suite. Mais « après », il y aura d’autres défis, très importants, pas faciles non plus. Ceux qui le peuvent, reposez-vous au maximum, prenez de l’énergie, ressourcez-vous. Pour ceux qui travaillent beaucoup, tous ceux qui sont exposés, j’espère que ce sera vous qui profiterez d’une pause ensuite, vous l’aurez bien mérité.

En ce jour 30, j’ai arrêté de juger la situation, les actes des Français, ceux des politiques, et j’observe. Je vous jure que ça fait beaucoup de bien.

Et vous, comment avez-vous pris l’annonce du prolongement ? Qu’est ce que ça a provoqué en vous ?